présentation
L'ethnomédecine et la médecine occidentale
L'HOMME ET LA NATURE
Pouvons-nous adopter d'autres méthodes de soins venues d'autres civilisations?
L'ethnomédecine est-elle si loin de notre médecine ?

Plan du TPE:

Introduction

  1. Des médecines que tout semble opposer
    1. Histoire des deux médecines
    2. Les concepts liés aux médecines
    3. Les soins
    4. Les soignants

  2. Des points communs malgré les différences
    1. L'utilisation des plantes
    2. La transmission orale du savoir
    3. La psychanalyse et les rêves

Conclusion

Introduction - Information

I- Des médecines que tout semble opposer

II- Des points communs malgré les différences

Conclusion

Bibliographie

I- Des médecines que tout semble opposer

A. Histoire des deux médecines

Histoire de la médecine occidentale :

A partir du Vème siècle avant Jésus Christ, les Grecs élaborent différents systèmes scientifiques pour expliquer l’apparition des maladies. Hippocrate fonde une école de médecine, et ses élèves, comme les médecins d’aujourd’hui prêtent le serment d’Hippocrate. Il admet que l’organisme lutte contre la maladie et insiste sur la nécessité de bien observer le patient, voire de procéder à un examen avant de le soigner.
Mais durant l’Antiquité comme au Moyen Age ou à la Renaissance, les progrès médicaux ne cessent de se heurter aux principes fixés par les religions et par les mœurs. Ainsi, l’Eglise interdit la dissection. Cependant elle fut généralement la principale actrice dans la prise en charge du malade, notamment avec la fondation d’hôpitaux par les ordres religieux.

Les dissections refirent leur apparition à Paris en 1478 ; désormais, on comprend mieux le fonctionnement du corps humain.
Le XVIIIème siècle connut un important développement dans l’expérimentation et les sciences fondamentales. Le corps humain est alors considéré comme une machine dont on tente de comprendre le mécanisme, chaque organe est vu comme une pièce du moteur.
Au XIXème siècle, l’enseignement médical fut entièrement rénové et les établissements laïcisés. On énonce les lois de la génétique pour la première fois. Les médecins se spécialisent peu à peu dans des disciplines particulières, correspondant à un organe, ou groupe d’organes précis. On voit ainsi apparaître par exemple des cardiologues ou des neurologues.
Le corps du patient n’est alors plus étudié dans son ensemble, seule la partie malade est auscultée ; on ne prête pas attention au reste.
Pasteur mit au point deux principes fondamentaux nouveaux : la vaccination et la pasteurisation. Ainsi, la science fit beaucoup de progrès dans la recherche sur les bactéries. Les diagnostiques deviennent plus sûrs grâce à la découverte de la radiologie. On identifie les hormones, les vitamines, et la génétique connaît un développement considérable, dans les années 50, malgré le contrôle des principes éthiques. On étudie les plantes utilisées depuis des millénaires pour en extraire des principes actifs, il s’agit de la chimie de synthèse, utilisée à présent dans l’industrie du médicament.

La médecine occidentale a donc connu une très grande évolution de l’Antiquité à nos jours.
L’espérance de vie est ainsi passée de 25 ans au Moyen Age, à 80 ans dans certains pays occidentaux actuellement. Mais, en raison des progrès faits par l’homme en matière de médecine, et des changements opérés sur son environnement, les virus et bactéries ne cessent de devenir plus difficiles à combattre, donc plus dangereux.

L’Histoire chez les Jivaros :

Les Jivaros n’ont pas d’Histoire. En effet, ils ne se transmettent pas oralement l’origine de leur peuple, ni ce qui arriva aux générations précédentes. Ils pensent, par exemple, que la colonisation s’est faite il y a quelques décennies tout au plus. Ils ne se transmettent principalement que des coutumes, des savoirs-vivre, et leur religion.
Par exemple, lors de son éducation, une jeune fille apprendra par sa mère des anent, poèmes chantés destinés aux animaux ou aux plantes pour qu’ils évoluent selon la volonté du chanteur. Ainsi, une Achuar pourra chanter un anent à un arbre fruitier pour s’assurer que les récoltes soient bonnes.
Les savoirs médicaux sont de la même manière l’objet d’un héritage oral dont personne cependant ne connaît les origines exactes.

B. Les « concepts » liés aux médecines

Les médecines des occidentaux et des Jivaros sont liées à leurs façons de voir le monde. A partir de là sont apparus trois « concepts » : le scientisme, le naturalisme et l’animisme.

Le scientisme chez les occidentaux :

Au XIXème siècle, en raison des nombreux progrès scientifiques réalisés à cette époque, certains philosophes et scientifiques partagent une même foi dans la science : le scientisme. Il consiste à ne croire qu’en ce qui est démontrable et à vouloir mettre une démonstration scientifique pour toute question posée, qu’elle soit métaphysique ou non. Tous sont convaincus que la science fera le bien de l’humanité, qu’elle remplacera la religion ou qu’elle offrira des principes de gouvernement atteignant la perfection. Ainsi, Ernest Renan écrit, dans L’Avenir de la science : « Si elle [la science] a pour objet d’enseigner à l’homme sa fin et sa loi, de lui faire saisir le vrai sens de la vie, […] peut-elle avoir de sérieux détracteurs ? » Rien ne semble alors impossible à l’homme, dusse-t-il consacrer plusieurs siècles à ses recherches et à ses projets. Mais, au cours du XXème siècle, cette confiance s’atténue peu à peu et la science s’avère même, parfois, être un potentiel destructeur, notamment au cours de la Seconde Guerre Mondiale.

Le naturalisme : la nature soumise à l’homme :

Le naturalisme est une façon de voir le monde et d’agir sur lui. D’après Philipe Descola, les naturalistes, c’est-à-dire nous, les occidentaux, « nous ne reconnaissons pas d’intention humaine dans les êtres de la nature ». Lorsque l’homme a percé le mystère de la structure physique d’un corps non humain, il n’y a plus de risque de supériorité de la part de la nature elle-même.
Le naturalisme admet que nous sommes d’une même structure scientifique et moléculaire que les autres matières ; la différence est que les éléments de la nature sont dépourvus d’âme et d’esprit.
La nature est alors soumise à l’homme.

L’animisme chez les Achuars :

Il est difficile de définir l’animisme. Pour certains, cela distinguerait les religions qui ne sont pas dites « du Livre » des autres croyances. En effet, les animistes se transmettent leurs traditions oralement, tout simplement parce qu’ils ne possèdent généralement pas d’alphabet. Officiellement, ce serait une « croyance « primitive » selon laquelle des entités naturelles et surnaturelles non humaines (animaux, plantes, objet…) possèdent une « âme » et des intentions semblables à celles de l’homme ». Il s’agirait donc plutôt d’un rapport que l’homme entretient avec la nature, qu’une véritable religion. La croyance n’y est pas un dogme, mais une expérience vécue ; la foi n’intervient pas. Tout peut être considéré comme un signe indiquant la présence d’une intention ou comme la manifestation d’un esprit chez l’animal ou chez la plante.
Chez les animistes, l’Homme et la nature sont au même niveau, l’Homme est même, parfois, soumis à son environnement.
Ainsi, les Achuars, ou Jivaros, sont animistes : ils semblent même entretenir des rapports très étroits avec leur environnement, en dialoguant grâce aux anent notamment.
Voici un exemple d’anent chanté à un singe:
« Petit beau-frère, petit beau-frère, petit beau-frère, abaisse jusqu'à moi la branche.
Mon petit hameçon, ma petite fléchette, comment, comment, comment ne t’a-t-elle pas transpercée ?
Mon beau-frère à moi, je t’ai tué en des terres lointaines. »

La femme Achuars qui chante établit donc un lien de parenté avec le singe qu’elle appelle « beau-frère » et lui pose des questions créant une sorte de dialogue entre eux.

C. Les soins

Comment l’occidental se soigne-t-il ?

La médecine est définie par la « science des maladies et art de les soigner ». On distingue plusieurs types de médecines telles que la médecine interne, la médecine du travail, ou la médecine naturelle, en fonction du lieu où s’est « attrapé » la maladie ou de la manière choisie par le patient pour la soigner.
Le médecin est chargé de soigner un malade. Certains médecins sont généralistes, d’autres sont spécialisés. Le patient se fait ausculter par le médecin, il est donc soumis à un examen scientifique.
On peut aussi prévenir la maladie à l’aide d’un vaccin.
Chaque remède a été conçu à la suite d’une investigation scientifique réalisée à l’échelle moléculaire : on a cherché au cœur d’une plante quelle molécule avait un effet curatif sur l’homme. On parle alors de médecine moléculaire.
Celle-ci parait de plus en plus sélective : elle ne cherche parfois qu’à étudier un seul élément de la cellule malade, l’ADN par exemple.
Pour étudier un phénomène, le scientifique fait d’abord des observations, un constat. Il trouve ensuite un problème, posé sous forme de question. Puis il émet des hypothèses pouvant y répondre et les vérifie à l’aide d’expériences ou d’observations complémentaires. Il fait ensuite sa conclusion.
On peut aussi prévenir la maladie à l’aide d’un vaccin.

Comment le Jivaros se soigne-t-il ?

Chez les indigènes, la santé a une dimension physique, mais aussi mentale, spirituelle, sociale et environnementale. Médecine et tradition sont indissociables, et toute maladie est due à un défaut d’interaction entre l’individu et son environnement.
Pour rester en bonne santé, il est indispensable de vivre dans un milieu sain, les ressources alimentaires doivent être suffisantes, et l’individu doit connaître une harmonie familiale et sociale et avoir confiance en ses valeurs culturelles. Le maintien d’une bonne santé n’est donc pas assuré par des principes médicaux, mais par le respect des codes de comportements individuels ou sociaux,…
Il existe aussi des recettes à base de plantes destinées à fortifier le corps et l’esprit.
Si toutes les règles ne sont pas respectées, on constate une augmentation obligatoire des problèmes de santé.

Il existe deux types de maladies chez les Achuars.
Premièrement, les sunkurs, ou désagréments, qui relèvent de la médecine.
Les sunkurs sont soignés par un guérisseur, le curandero, qui peut s’apparenter à une sorte de chaman spécialisé dans un type de maladie. Le guérisseur utilise des préparations à base de plantes médicinales. Le traitement est composé de rites très précis accompagnant le prélèvement de la plante et l’acte thérapeutique.
La guérison, qui doit s’effectuer en moins d’une journée, correspond à un échange d’énergie entre la plante et le malade.
Lorsqu’un malade est atteint par un sunkur, l’acte thérapeutique est toujours accompagné d’une recherche des causes profondes de l’affection.
Si la maladie perdure au bout d’une journée de traitement, il y a deux solutions.
Soit on se lance dans une période de purification à base de plantes, soit on envisage l’existence d’un tunchi, ou envoûtement.
Les envoûtements relèvent de la magie et sont soignés et provoqués par des chamans. Ils utilisent des plantes hallucinogènes qui leur permettent d’entrer en transe et de faire une « lecture radiographique » du corps du malade. Il peut ainsi repérer précisément les flèches, qu’il aspire et rejette dans la nature. Ces flèches magiques, ou tsentsaks, sont des esprits que le chaman ne peut voir que lorsqu’il est en transe, et qui sont envoyés par des chamans dans le corps des hommes.
Les chamans ne s’occupent que des rêves du malade et de son entourage, qui constituent une ouverture à la réalité non ordinaire. Ils ne s’intéressent pas du tout aux symptômes physiques de la maladie.

D. Les soignants

Le médecin, formation et rôle :

Le médecin est aujourd’hui une personne très importante chez les occidentaux.
Son rôle est de maintenir ou de rétablir la santé des patients autant sur le plan physique que psychologique.
Le médecin occidental est formé en écoles, par des professeurs. A la fin de ses études, il prête le serment d’Hippocrate, par lequel il jure secret médical, honnêteté,…
Le généraliste, médecin de famille, travaille en collaboration avec d’autres médecins qui ont une fonction spécifique, car ses soins sont moins précis. Ses tâches sont la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies.
Le médecin occidental n’opère pas de la même façon que les indigènes. En effet, il va essayer de chercher au niveau moléculaire d’où vient la maladie, pour ensuite y associer un remède qui agit entièrement sur le virus ou la bactérie trouvé.
S’il a un rôle de soignant, le médecin généraliste a aussi un rôle de contrôle. Lors des consultations, il commence par vérifier l’état général du patient, sa tension, son pouls,…Il établit ensuite un diagnostic, à partir des douleurs que le patient lui décrit. Ensuite, il prescrit un traitement, généralement composé de médicaments.
Si le patient doit consulter des spécialistes, c’est le médecin généraliste qui rédige les ordonnances pour obtenir les rendez-vous nécessaires.

Le chaman : cause et guérisseur de la maladie :

Le mot chaman désigne le spécialiste du traitement des maladies en Amazonie. Les chamans peuvent agir dans de très nombreux domaines, mais leurs outils de base et leurs croyances présentent des traits communs : mise en transe et prise de substances hallucinogènes, recours au tabac, voyages dans le monde du surnaturel,...
Le chaman est à la fois prêtre, magicien et médecin, et c’est un spécialiste de la transe.
Les Achuars considèrent que son pouvoir est infini, c’est pourquoi il a une très grande influence sur la communauté dans laquelle il vit.
Le chaman opère à l’aide de deux méthodes : les inhalations de tabac sur le malade, accompagnées d’invocations aux esprits, et l’extraction du mal par succion de la partie atteinte.
Mais le chaman serait aussi jeteur de sorts et deviendrait ainsi la cause de la maladie. En effet, il est capable, parfois par mégarde, d’envoyer des tsentsaks, qu’il a en réserve dans son corps, vers le corps d’un homme.
Certains hommes sont appelés pour soigner une maladie chez un membre de la communauté. Ces hommes peuvent s’apparenter à des chamans, mais ils ne sont pas sorciers et ne sont capables de soigner que les sunkurs, alors que le chaman soigne les tunchis.
Le savoir du chaman est transmis par un chaman à un homme de la communauté, de manière orale.


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