L'ethnomédecine et la médecine occidentale |
L'HOMME ET LA NATURE |
Pouvons-nous adopter d'autres méthodes de soins venues d'autres civilisations? |
L'ethnomédecine est-elle si loin de notre médecine ? |
Ces deux médecines sont donc à la base très différentes. Il existe cependant des points communs importants.
Tout d’abord, la phytothérapie, qui est un traitement des maladies par les plantes, est présente, sous deux formes différentes, dans les deux médecines.
De même, l’aromathérapie, qui est une dérivée de la phytothérapie, utilise les souvenirs d’odeurs pour agir sur la santé. Elle utilise des huiles essentielles, obtenues par distillation, puis par extraction de la matière odorante prélevée sur les plantes.
Elle a pour but de renforcer et de stimuler les systèmes de défenses naturelles présents dans chaque organisme. C’est également une méthode efficace pour lutter contre le stress. Les huiles essentielles agissent sur le système nerveux central.
Les occidentaux ont redécouvert la nature et le bienfait des plantes médicinales après une longue évolution, alors que les indigènes se servaient déjà depuis longtemps de ces plantes, sans cependant en connaître le principe actif.
Il existe de nombreuses plantes médicinales telles que l’eucalyptus, utilisé contre les bronchites et la toux. Cette plante contient des feuilles très riches en eucalyptol, principe actif de l’eucalyptus. Cette huile essentielle fluidifie les sécrétions des poumons et en facilite ainsi l’évacuation. Elle est également antitussive et supprime l’irritation des bronches ; elle agit donc favorablement dans le traitement des bronchites.
Les Achuars, s’ils avaient découvert cette plante, n’auraient constaté que les conséquences de son action sur l’organisme, ils n’auraient pas cherché le principe actif.
Dans les deux médecines, on retrouve une transmission orale du savoir.
De même, nous connaissons en occident des « recettes de grand-mères », découvertes généralement par nos aïeuls, et qui sont transmises oralement de génération en génération. Elles ne constituent pas des connaissances « officielles » et diffèrent d’une famille à l’autre.
Par exemple, alors que dans une famille on appliquera une clé froide dans le dos d’une personne pour faire passer son hoquet, une goutte de citron sur la langue suffira dans une autre.
Ces « recettes de grand-mères » sont couramment utilisées en occident.
La psychanalyse est une « méthode thérapeutique fondée sur l’analyse des processus psychiques », mise au point par Freud en 1885. Ainsi, par l’étude des raisonnements et des réactions d’un patient, elle permet de soigner certains troubles de l’esprit tels que les névroses. Le patient, au fur et à mesure qu’il avancera dans l’analyse, prendra conscience de ses troubles et de leur logique en se remémorant généralement les expériences passées. Il pourra alors affronter les causes de sa souffrance en présence de l’analyste.
Freud a ainsi entreprit pour la première fois l’exploration de l’inconscient, en identifiant la façon dont il est structuré. Il étudiera entre autres, pour cela, les rêves du patient, ses réactions face à la sexualité, et le « complexe d’Œdipe ».
Selon lui, « l’interprétation des rêves est la voie royale qui mène à l’inconscient». Il s’agit donc de l’expression des désirs du patient dont il n’a même pas conscience. Le rêve passe à travers la censure de l’esprit.
Le progrès fut considérable dans le sens où enfin, le médecin européen s’appliqua à guérir non pas le corps du malade, mais son esprit.
Chez les Achuars, la prise en compte de la psychologie a toujours été présente dans la médecine, par l’étude des rêves.
Chez les Jivaros, le rêve est perçu comme un voyage de l’âme qui a quitté le corps inerte pour vagabonder dans une sorte de monde parallèle dont elle rapporte les échos au réveil.
Ces rêves annoncent soit une bonne chasse, soit un mauvais augure. Ils sont nommés respectivement kuntuknar et mesekramprar. Dans les deux cas, les rêves sont analysés avec soin au réveil pour prévoir le futur de l’intéressé. Ils sont interprétés par des analogies ou par un système de relations contraires, suivant qu’ils mettent en scènes des hommes ou des animaux.
Par exemple, un kuntuknar qui offre la vision d’un animal aérien, immobile, visible et tué à distance par un dard, sera interprété comme l’annonce de la capture d’un animal aquatique, mobile, visible et tué directement par une ligne ou au harpon. Ou bien, s’il présente un bébé gras et potelé, alors le chasseur tuera un agouti dodu.
Enfin, si un mesekramprar fait du rêveur la victime d’une piqûre anodine causée par l’usage maladroit d’une fléchette, alors il sera mordu par un serpent.
On trouve donc à présent dans les deux médecines un aspect psychologique de la maladie.
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